Rivière
L’austreberthe
L’Austreberthe prend sa source à Saint-Austreberthe pour aboutir, après un parcours de 18 km, à la Seine à Duclair. Son affluent, le Saffimbec, prend sa source à Limésy et se jette dans l’Austreberthe à Pavilly.
La rivière est peu sinueuse et draine des bassins versants importants présentant une occupation diverse allant de zones rurales à des zones fortement urbanisées (zones d’activités commerciales, lotissements…).
Une qualité médiocre
Il s’avère qu’en dehors des secteurs sources (amont de PAVILLY) la qualité écologique du cours d’eau est moyenne. Des analyses montrent nettement la présence d’une pollution organique mais aussi toxique. Les apports polluants sur ce tronçon d’origine diffuse ou ponctuelle sont considérables et supérieurs aux capacités d’auto-épuration de la rivière.
Quant à la qualité physico-chimique de l’eau, elle est bonne si on exclue une catégorie de toxiques : les HAP (hydrocarbure aromatiue polycyclique). Cette famille de molécules provient essentiellement des gaz d’échappement automobiles, des revêtements routiers, des huiles, des produits d’épandages de stations d’épuration qui sont entraînés par l’eau de ruissellement ou adsorbés par les matières en suspensions. Suite à des épisodes pluvieux, ces substances toxiques se retrouvent dans les eaux de ruissellement aboutissant dans l’Austreberthe.Ce cours d’eau est classé en 1ère catégorie piscicole ce qui veut dire qu’on y trouve des espèces patrimoniales qui sont spécifiques de cours d’eau rapides avec des zones caillouteuses propices à l’installation de frayères comme la truite fario.
Source de l’Austreberthe à Sainte Austreberthe
Le Saffimbec
Saumon de l’Austreberthe
Pourtant, des potentialités
L’Austreberthe est également classée cours d’eau à migrateur (L432.6 du code de l’environnement) sur la totalité de son cours. Des études menées en Seine-Maritime sur des rivières à facies similaire à celui de l’Austreberthe ont montré une forte corrélation entre la forte turbidité des cours d’eau l’année n et la diminution des remontées de géniteurs l’année n+1.
Ruissellement et qualité des rivières
Les dommages causés aux cours d’eau par l’érosion des terres agricoles :
- augmentation de la turbidité réduisant la pénétration de la lumière, donc la photosynthèse et la productivité, et perturbant la vie piscicole mais également celles du reste de la faune et la flore ;
- envasement des habitats favorisant les espèces endobenthiques et détritivores mais réduisant globalement la biodiversité ;
- colmatage des frayères et réduction du taux de survie des alevins ;
- apport de polluants d’origine agricole d’argiles érodées, ces substances pouvant être relarguées dans le milieu aquatique,
- transport d’éléments nutritifs par lessivage des solutés à la surface du sol et également par adsorption contribuant à l’élévation du niveau trophique et aux dystrophies du milieu récepteur ;
Ce rapport ajoute que l’augmentation généralisée du ruissellement sur les bassins contribue à accroitre les problèmes d’apports de matériaux et de sédimentation sur les bassins les plus sensibles ou des coulées boueuses peuvent générer des arrivées très importantes de limons, sables et cailloux en rivière.
Par ailleurs, les ruissellements apportent aux rivières des matières en suspension, des matières organiques, des particules microbiennes, des produits phytosanitaires et des micropolluants. Ces apports diffus altèrent non seulement la qualité physico-chimique de l’eau mais aussi les habitats. Ils soumettent la biocénose à un stress chronique plus ou moins important selon les périodes.
D’après le programme de mesure priorisé du SDAGE Seine-Normandie 2010-2015, l’atteinte du bon état écologique sur l’Austreberthe dépend des enjeux suivants :
- Morphologie, (ouvrages transverse et embouchure busée, recalibrage),
- Erosion – ruissellement
- Pollutions diffuses, pollutions ponctuelles
- Gestion des eaux pluviales
Tous ces éléments montrent qu’il est nécessaire d’agir sur l’érosion et le ruissellement également dans un objectif d’amélioration de la qualité de l’Austreberthe et du Saffimbec et la capacité du milieu a atteindre le bon équilibre écologique.
Les mares de l’Austreberthe
Les mares peuvent être d’origine naturelle ou humaine, elles constituent des points d’eaux parfois non pérennes et se distinguent des étangs de par leur petite taille.
La mare constitue une zone humide indispensable pour la reproduction des amphibiens dont le triton crêté.
Dans le pays de Caux, historiquement, la mare était une nécessité vitale permettant la vie des populations et des animaux sur les plateaux. Ne nombreuses mares ont disparu après la 2ème guerre mondiale, du fait de l’intensification de l’agriculture et de l’urbanisation.
Fort de ce constat, le syndicat de bassin versant de l’Austreberthe et du Saffimbec a décidé dès 2012 de procéder au recensement de ses mares, de les mettre en valeur et de les protéger.
L’objectif est double :
- Améliorer la biodiversité
- Recréer des zones tampons qui réduiront les ruissellements dans une logique de bassin versant.